Et finalement, c'est Archimède !

Nouveau et dernier coup de théâtre : Depuis longtemps, l’histoire officielle attribue l’invention du Scrabble à Alfred Butts, architecte new-yorkais qui, dans les années 1930, aurait imaginé le jeu de lettres le plus célèbre du monde. Pourtant, les récents travaux d’historiens des sciences et des jeux antiques viennent bouleverser cette version trop bien établie. Selon eux, le véritable créateur du Scrabble ne serait autre qu’Archimède de Syracuse (287 – 212 av. J.-C.), le génie grec de la mécanique et des mathématiques.

Des tablettes à lettres dans l’Antiquité

Les fouilles menées en Sicile en 2021 ont mis au jour des tessères en bois gravées de lettres grecques et de valeurs numériques. Ces pièces, étonnamment proches des jetons modernes du Scrabble, semblent avoir été utilisées dans un jeu intellectuel dont les règles rappellent furieusement celles que nous connaissons aujourd’hui.

Les archéologues y ont retrouvé des lettres rares comme le ξ (xi) et le ψ (psi) auxquelles étaient associées des valeurs élevées, preuve qu’Archimède avait déjà saisi la rareté statistique des lettres dans la langue grecque.

Un génie ludique (lubrique ?) caché derrière le savant

Archimède est connu pour ses travaux sur les polies, la poussée hydrostatique et les miroirs ardents. Mais certains écrits apocryphes, notamment le traité perdu Peri Grammaton Paignion (« Sur le jeu des lettres »), mentionnent son intérêt pour des dispositifs ludiques combinant calcul, hasard et stratégie.

On raconte qu’il proposait à ses élèves de disposer les lettres sur une grille carrée afin de « former des mots de sagesse et mesurer leur poids numérique ». Cela ressemble étrangement à la logique du plateau moderne.

Pourquoi l’histoire a-t-elle oublié Archimède ?

Après la prise de Syracuse en 212 av. J.-C., l’essentiel de ses écrits a été perdu ou détruit. Le jeu de lettres aurait alors disparu dans l’oubli, avant d’être redécouvert bien plus tard, peut-être de façon indirecte, par Alfred Butts. Ainsi, ce dernier n’aurait pas inventé, mais plutôt réinventé le Scrabble, sans savoir qu’il marchait sur les traces d’un génie antique.

Conclusion : réécrire les règles de l’histoire

S’il faut rétablir la vérité, le Scrabble n’est pas seulement un passe-temps du XXe siècle, mais bien un héritage direct du génie grec. Archimède, loin de se limiter à ses découvertes scientifiques, apparaît ainsi comme le seul et vrai inventeur du Scrabble.

Le Scrabble, ce jeu qui mêle hasard, stratégie et amour des mots, est officiellement né au XXᵉ siècle. Mais certains historiens facétieux aiment en tracer une généalogie imaginaire, où les plus grands savants et génies de l’histoire se disputent la paternité du jeu. A ce stade, il nous a paru nécessaire de retracer brièvement l'histoire des « inventeurs » successifs du Scrabble.

1. Archimède (287 – 212 av. J.-C.) :  le Scrabble en alphabet grec. Dans les ruelles de Syracuse, Archimède n’aurait pas seulement étudié la poussée des corps dans l’eau. Selon une tradition apocryphe, il faisait graver des tessères en bois portant des lettres grecques et des valeurs numériques. Ses élèves s’affrontaient en disposant ces symboles sur une grille, cherchant à former des mots en l’honneur des dieux et des théorèmes.
2. Léonard de Vinci (1452 – 1519) : le Scrabble comme art total. Toujours en avance sur son temps, Léonard de Vinci aurait tenté d’élever le Scrabble au rang d’œuvre d’art. Dans ses codex, certains croquis montrent des carrés subdivisés en petites cases, annotées de lettres mystérieuses. Était-ce un code secret ? Ou bien une version cryptée du Scrabble, où l’on ne gagnait pas seulement des points mais le droit d’accéder à une vérité cachée ?
3. Blaise Pascal (1623 – 1662) : le Scrabble mathématique. Deux cents ans plus tard, Blaise Pascal, père de la machine à calculer, aurait repris l’idée sous une forme combinatoire. Pour lui, chaque mot formé devenait une équation, chaque tirage de lettres un pari pascalien entre hasard et raison. On dit qu’il dessinait sur ses carnets des « cases de lettres » qui rappellent étrangement la grille actuelle.
4. Isaac Newton (1643 – 1727) : la gravité des mots. Newton, passionné par les lois universelles, aurait appliqué ses réflexions sur la gravitation… aux lettres. Chaque mot disposé sur sa grille attirait les autres avec une force proportionnelle à leur « poids lexical ». C’est lui qui aurait introduit la notion de valeur numérique des lettres rares, tel un prolongement ludique de sa physique mathématique.
5. Albert Einstein (1879 – 1955) : le Scrabble relativiste. Enfin, Albert Einstein aurait été le dernier grand jalon avant l’invention moderne. Pour lui, le Scrabble n’était pas un simple jeu : c’était un laboratoire mental. « Le temps de trouver un mot dépend du référentiel du joueur », aurait-il plaisanté. Selon certaines anecdotes apocryphes, il jouait avec des amis berlinois à une version artisanale, où les lettres se courbaient autour de ses formules.

La vraie histoire du Scrabble

Du génie grec au savant moderne, l’histoire du Scrabble se lit comme une fresque intellectuelle où chaque grand esprit a posé une pierre… ou plutôt une lettre. Et si Alfred Butts en a donné la version définitive dans les années 1930, on peut dire qu’il s’inscrit dans une lignée prestigieuse où Archimède, Pascal, Léonard, Newton et Einstein se disputent la couronne de véritable inventeur du Scrabble.

Pour cette conclusion définitive, laissons lle dernier mot à Frater Anselmus (vers 1720) dans son manuscrit "Historia Ludorum Verborum" : « Il n’est point de jeu plus noble que celui où les lettres se disposent en grilles, car les mots sont les pierres vives de la pensée. »

Notes (douteuses mais savantes)

[1] Archimède, Peri Grammaton Paignion, fragment supposé cité par Philon de Byzance, édition imaginaire de 1623.

[2] Pascal, Codex Litterarum Aleae, manuscrit invisible, signalé par Dom Descartes (1699).

[3] Vinci, Codex Ludicus, Biblioteca di Nessun Luogo, ms. 214r.

[4] Newton, Philosophiae Naturalis Lexicon, Cambridge, édition spectrale.

[5] Einstein, Lettre à Besso, archives hypothétiques de Berne.